DNA – Les deux Canadiens et le Strasbourgeois de la Compagnie Houppz ! interprètent pour la première fois en France, au Kafteur, un spectacle en grande partie mimé et dansé, sur le thème de l’eau. SplasH2O est un enchaînement de gags euphoriques où l’absurdité est reine et le burlesque est loi.

Ils arrivent successivement sur scène, chacun avec une chaise. Étienne est le premier. « Ce n’est pas le spectacle. C’est juste une chaise », lance-t-il d’emblée au public avec un naturel déconcertant. « Mais rassurez-vous, vous ne vous êtes pas trompés de salle. » Le ton est donné. Mathieu et Dan suivent et poursuivent ce gag nonchalant en fixant les spectateurs. Après avoir souhaité un « bon spectacle » à la salle pleine du Kafteur, ils débutent véritablement un show sans temps-mort qui allie le mime, les clowneries et un sens de l’absurde surdéveloppé.

Entre Chaplin, Keaton et Monty Python Il faut dire que le trio francocanadien qui compose la compagnie Houppz! a été élevé à bonne école, entre la gestuelle burlesque de Charlie Chaplin et Buster Keaton et le nonsense anglo-saxon à la Monty Python.

Ces influences les ont logiquement réunis alors qu’ils étudiaient le mime à l’École Internationale Jacques Lecoq de Paris, dont ils furent diplômés en 2005. Leur complémentarité a fait le reste.

Étienne Bayart est Strasbourgeois, Mathieu Chouinard vient du Canada francophone et Dan Watson de l’Ontario. Dans les saynètes parlées, ils mixent langues anglaise et française et s’amusent du fossé qui sépare les deux cultures, notamment quand Dan choisit un Riesling pour accompagner un boeuf bourguignon.

Sur le thème de l’eau leur spectacle, SpIasH2O, a été joué environ 70 fois au Canada et débarque pour la première fois en France: l’exclusivité en revient au Kafteur. Une heure durant, les trois clowns brassent le thème de l’eau dans tous ses états. Incarnant des poissons dans un aquarium, s’aspergeant lors d’un sketch didactique où l’on apprend comment se servir d’un verre, ou interprétant, dans des tenues kitchissimes, la danse du «Cormoran dans les vagues», ils explorent la thématique avec un minimum de moyens.

Pour Étienne, il s’agit «de profiter de l’universalité du burlesque, qui nous permet de faire rire n’importe quel spectateur, d’où qu’il vienne». «Nous jouons avant tout sur les situations, l’expression; c’est un spectacle très simple, sans prétention intellectuelle», ajoute Mathieu. La prétention de faire rire a en tout cas suffi à l’hilare public strasbourgeois, lors de la première.    D.K.