DNA – Armés de balai flûte, seau tambourin et bouteilles musicales, trois préposés à l’entretien (lire hommes de ménage) opèrent un ballet burlesque en attendant «Wow», le spectacle proposé mardi au Taps Gare.

Comme Godot, ce « Wow » est tellement attendu, qu’il ne se produira jamais sous les yeux des jeunes spectateurs. Pourtant, des choses se passent bien sur le plateau. En attendant, les trois hommes de ménage s’attellent à nettoyer la scène avant le grand show.

Et l’attente devient spectacle à part entière. Bien ficelé au point où une petite bouille de 4 ans demande, en pleine représentation, pourquoi ça ne commence pas ? Ce parti pris de l’expectative mise en scène, les trois complices de la compagnie Houppz ! – Étienne Bayart, Bruno Dreyfürst et Lionel Riou, l’expTorenl-âû greâ~e – mimes, gestuelles et gags efficaces. Guidés par l’ceil complice de Dominique Renckel et les lumières de Sébastien et Barthélemy Small.

Le burlesque y est loi, la rationalité n’a pas vraiment le temps de s’installer. Sans cesse détournés, les objets s’emparent de nouvelles fonctionnalités. Le comique physique est exploité judicieusement et cela fait recette chez les petits qui dominent dans les rangs.

De la poésie timide s’immisce lorsque Lionel Riou s’empare de sa trompette sous les lucioles multicolores qu’agite Étienne Bayart et que Bruno Dreyfürst déclare sa flamme à un ballon. Mais les larmes d’émotion n’auront pas le temps de couler ; le même Bruno déboule en danseuse de cabaret et l’émoi se dissipe. « Wow » ne transporte pas dans l’histoire, mais aligne un bon rythme, un timing de jeu efficace et une juste alternance entre frénésie et fausse accalmie. Tous les codes d’un burlesque classique, au goût des plus petits toujours friands de gags provocateurs.
L. Salzani-Cantor